Une odeur indescriptible régnait en maître sur l’académie, l’arôme délicat et mièvre du début de l’année scolaire imprégnait les lieux avec vigueur diffusant ses effluves dans chaque recoin, chaque couloir, chaque pièce. La nostalgie des vacances passées pinçait le cœur des élèves bien que plusieurs d’entre eux en étaient immunisés par la curiosité de découvrir leur nouvelle résidence ou la joie d’échapper à l’emprise de leur famille. Malgré les grilles qui clôturaient et marquaient l’enceinte de l’établissement, un petit air de liberté soufflait sur l’académie. Une euphorie toute particulière gagnait les pensionnaires ravis à l’idée d’élargir leur cercle social alors que dans le même temps certains étaient pris d’angoisse à l’idée de quitter pour une longue durée leur famille.
« Cela est tout à fait perceptible, il n’y a qu’à voir ces imbéciles avec leur téléphone portable. J’en ai presque la nausée. »
Une vague de nouvel arrivant déferlait continuellement des portes principales du hall d’entrée. Il y avait beaucoup de mouvements, de bruits, de cris et même quelques larmes. Dans la cacophonie générale qui en résultait, personne ne faisait attention au jeune homme assis sur la banquette, coincé entre la porte et un distributeur de boissons. Une canette à la main, une valise à ses pieds, une autre couchée à ses cotés et enfin un sac de sport cylindrique pers pourvu de deux lanières passées autour de l’épaule, il regardait les nouveaux avec condescendance et en pensait le plus grand mal bien que son visage restait impassible et détendu. Emergeant de ses cogitations, il finit en quelques gorgées le contenu de sa canette et la jeta avec lassitude dans une corbeille proche avant de mettre une main à sa poche. Il extirpa de son costume noir un plan de l’académie fournit dès son inscription ainsi qu’un deuxième papier plus petit bleu qu’il lut à voix basse :
_ Chambre R02. Quatrième étage de l’internat. Classe : Herbe Folle.
Son intonation était lente lui laissant le temps d’intégrer les informations. Il jeta ensuite un œil au plan du campus et se rendit compte qu’il devait passer par le parc. Il se leva puis, après s’être charger de ses affaires, se fraya un chemin vers un écriteau à l’attention des élèves qui indiquait entre autres que les cours commenceraient demain à huit heures et que pour les personnes qui n’avait pas manger chez eux une collation serait fournit un peu plus tard dans la journée. Iô était arrivé vers la fin de l’après midi vers 17 heures puis s’était autorisé une pause soda pour récupérer du voyage et se dirigait dorénavant vers le parc. Il restait tout de même exténué, le voyage avait été long et ennuyeux et la seule chose qu’il voulait maintenant c’était un bon bain et une bonne nuit de sommeil. Le chemin Johto/Hoenn n’était pas des plus reposants. Il y a 24 heures, au premier rayon du soleil, il était parti en empruntant un bus qui l’avait mené jusqu’à Oliville où il avait embarqué à bord de l’Aquaria, un formidable bateau qui l’avait gratifié d’une longue et agréable sieste qui lui permettait actuellement de tenir encore debout.Soudain, une altercation éclata entre deux novices et tira Iô de sa rêverie. Un Rattata et un Abo se faisaient face alors que le premier restait plutôt calme et concentré, toutes griffes dehors ; le second était en proie a une véritable crise de démence et il semblait impossible de s’en approcher sans goûter à sa morsure. De plus, le reptile était devant la porte qui donnait accès au parc et Iô se trouvait retardé. Une foule encercla bien vite les deux adversaires en scandant des encouragements.
« Bande d’imbéciles, une misérable rixe le premier jour. Vous n’avez donc aucune dignité. Eh ben… Ca vole pas haut ! Je dois garder mon calme et attendre que la situation s’améliore ou que quelqu’un intervient. »